Randonnée de la JA Martin à la plus vieille Commanderie des Templiers de France, avec retour par le Val du Nid Corbin.
En ce 9 mars 2025, avec le club Caf de Fontainebleau, du parking de la JA Martin nous prenons une sente au sud de la route d’Achères pour gagner le bon sentier qui mène derrière le cimetière du Vaudoué, puis nous gagnons la poste sur la route de Milly 200m au nord de l’église.
On peut voir devant la poste deux bornes en grès. Elles viennent d’emplacements qui délimitaient l’un des domaines (entre Boissy-aux-Cailles et La Feuillardière) des riches abbesses de Chelles (document de 1518). Beaucoup de ces bornes sont gravées d’une petite échelle, symbole des abbesses. Puis nous retournons vers l’église du Vaudoué.
Le nom Vaudoué viendrait du cours d’eau l’Ecole : val de l’Aug, de l’eau qui coule. L’église date du XIIè siècle, elle s’appelle église Saint-Loup (ou St-Leu), autrefois rattachée à l’évêque de Sens.
Nous suivons le GR (rouge et blanc) vers le sud, route des Templiers. 30m après l’église, dans le mur blanc de droite, près du sol, on trouve incrustée une visière de casque Adrian « 1915 ». Ce casque fabriqué en urgence en 1915 ne fut amélioré qu’en novembre 1918. Il comportait cependant un renfort sommital appelé cimier qui était très efficace pour résister aux chocs et au souffle d’explosion. C’est ce qu’a montré une étude américaine de 2020 comparant les casques allemand, britannique, français et américain de l’époque. La visière était souvent gravée du nom du soldat ou officier, aux frais du soldat.
On passe ensuite devant un bassin (fosse Carnot) puis devant un champ de lavande. Ces champs de lavande qui se situent maintenant sur 200 ha, se développèrent à partir de 2017, avec la société Milly-PPAM (14 agriculteurs, Production de plantes aromatiques et médicinales). Production d’huiles essentielles de 21 tonnes en 2023, avec 75% de lavandin, 25% de lavande.
Le GR tourne ensuite à gauche vers un bois. Beaucoup plus loin, à une patte d’oie, on remarque un beau chêne sessile, de 3m de circonférence (on estime l’âge vaguement à 1 cm de circonférence par siècle, ce qui ferait 300 ans d’âge). Sessile signifie que le gland est (presque) rattaché à la tige, alors que pédonculé signifie que le gland est éloigné de la tige par un petit axe appelé pédoncule. Selon l’ONF, le chêne sessile semble mieux résister au changement climatique que le chêne pédonculé.
On prend la branche droite de la patte d’oie, qui mène par un crochet en contrebas à la fontaine de Fourches. Il s’agit en réalité d’un captage aménagé (voûte et parois pierreuses anciennes). Le débit fut très variable à travers les siècles de très fort (1885) à quasi nul de temps en temps.
On remonte ensuite par le large sentier jusqu’à la commanderie de Fourches, acmé de cette randonnée. Elle date du XIIè siècle et s’étendait largement avec de nombreux bâtiments, mais il ne reste plus que des ruines de la chapelle, restaurées partiellement depuis 1971, la dernière restauration datant de mai 2024, incluant l’ajout d’une petite cloche donnée par le gérant des cloches de Notre-Dame.
Une commanderie est le terme qui désignait les organisations territoriales des ordres religieux, militaires, et hospitaliers (Hospitaliers de St-Jean de Jérusalem) à l’époque. Elle était dirigée par un commandeur, et recevait des chevaliers qui suivaient une « règle » dure (Obéissance, pauvreté individuelle, chasteté…). Elle employait des paysans et des artisans.
La commanderie des Templiers de Fourches remonte au milieu du XIIè siècle, c’est la plus vieille de France (il y eut jusqu’à 700 commanderies en France, sans compter celles en Europe et en Proche-Orient). Les Templiers se chargeaient de protéger les pèlerins des croisades… L’Ordre fut victime de la lutte entre Philippe IV Le Bel (qui voulait récupérer leurs biens) et le Pape Clément V ; il fut dissous en 1312 par le Pape Clément V après la fin tragique des 9 plus importants chefs des Templiers appréhendés par Philippe Le Bel en un seul jour en 1307, l’arrestation et souvent torture pour « aveux » de 500 templiers dans les jours suivants, puis un long procès pour justifier). La commanderie passa aux Hospitaliers de St-Jean de Jérusalem. Plus tard elle devint une léproserie, puis au XVIIè elle devint un ermitage. En 1790, ce fut vendu comme Bien National, transformé en carrière, puis envahi de végétation.
En 1973, une équipe de bénévoles (Centre de Recherches et Documentation Médiévales et Archéologiques de St-Mammès) entreprit le sauvetage du site, avec l’accord du propriétaire.
Au retour à l’entrée du village on tourne à droite sur la rue des pins, puis à gauche vers le centre du Vaudoué mais on prend la 1ère petite route à droite, dite du Nid du Corbin. On trouve des propriétés privées de chaque côté, mais on voit de beaux grands rochers, un parc avec parcours santé et arbres fruitiers, puis un parc à chèvres.
Au fond du vallon une sente remonte dans l’axe dans le bois jusqu’à retrouver un large chemin à gauche vers le nord. Ensuite on bute dans un large chemin que l’on prend vers la gauche pour ramener vers le Vaudoué, mais juste avant de descendre la côte, on prend à droite un large sentier carrossable, que l’on laisse (au moment du panneau Privé) pour poursuivre un peu à gauche sur une sente du plateau, puis on descend un peu à gauche dans un vallon (marques bleues) qui arrive derrière le cimetière où on retrouve à droite le cheminement du départ.
Une randonnée variée, un peu culturelle, un peu forestière… sous un ciel un peu voilé.
Hervé B
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